Le 4 octobre dernier, au lycée La Salle-Saint Nicolas d’Issy-les-Moulineaux, plus de 140 personnes étaient réunies autour de la réforme de la formation professionnelle, scolaire, par apprentissage et continue. De fait, c’est une réforme d’ensemble que nous avons devant nous.

Rassemblés avec les directeurs diocésains de l’enseignement catholique de l’Ile-de-France, chefs d’établissements, DDFPT, responsables d’UFA…, ont répondu présents pour ce « colloque » organisé par le CREC Ile-de-France. Cette forte mobilisation est à la hauteur des enjeux quand, a expliqué un des intervenants, avec ces réformes « l’Etat renverse la table ». Dès lors, poursuivait-il, il y a là une opportunité à saisir pour mettre en avant nos forces, nos atouts.

Un des principaux est bien « le savoir-faire pédagogique hors du commun des lycées professionnels », souligné d’emblée par Mme Brigitte Trocmé qui représentait Jean-Marc Huart, DGESCO pour cette rencontre. Nos formations professionnelles sont, en effet, des lieux où les équipes entendent « risquer, pour reprendre les mots du Pape François, l’éducation informelle, inclure les voies du langage du cœur, du langage des mains ».

L’intervenante a confirmé la logique de la réforme de la voie professionnelle, qui rejoint celle de l’apprentissage : personnalisation et spécialisation progressive avec le développement de « parcours mixtes, permettant aux élèves de seconde professionnelle de ne faire un choix définitif qu’à l’issue de cette classe en regroupant des filières [par famille de métier], permettant  aussi aux jeunes de première et terminale de choisir entre apprentissage ou voie scolaire après s’être vraiment déterminés en Seconde ».

Ce parcours sera d’autant plus sécurisé que du temps aura été pris pour accompagner une orientation positive. Ce thème était au cœur des travaux de la rencontre organisée la veille. Comme un écho, en ouvrant la rencontre, Frédéric Delemazure, directeur diocésain de l’enseignement catholique de Saint-Denis, se demandait : « Tous les élèves de l’Enseignement Catholique, veulent-ils, doivent-ils, sont-ils appelés à devenir ingénieur, médecin ou avocat ? ».

La représentante du ministère a également répondu à quelques interrogations fortes : possibilité de lancer des campus d’excellence pour l’enseignement associé à l’Etat par contrat, actions d’accompagnement des enseignants, maintien des enseignements d’éco-droit, éco-gestion, PSE dans les CAP et bac professionnels…

Avant un travail nourri autour de différentes problématiques liées à cette double réforme, les participants ont été interpellé par une présentation originale autour de la prospective emploi-formation : le directeur de Défi métiers a mis en évidence le rôle que nos établissements pourront jouer dans leurs contacts avec les entreprises pour les aider à identifier les besoins de formation, un rôle possible à condition d’agir très en amont. Cela impose, concluait le directeur du CFA de l’enseignement catholique des Hauts-de-France, une réactivité accrue et un effort renforcé de promotion de notre savoir-faire spécifique.

Cette « première » sera suivie par d’autres actions régionales, parallèlement à celles conduites en diocèse et en académie : rencontre avec les futurs opérateurs de compétences, actions de communication autour des formations professionnelles, accompagnement des évolutions nécessaires de l’offre de formation. Nous en reparlerons…